Luther : un film, un débat

Vendredi 6 octobre fut projeté au cinéma de Ste-Livrade le film «Luther »

« Depuis longtemps les moyens techniques et la mode nous ont habitués aux films biographiques. C’est le cas pour cette forte personnalité que fut Martin Luther né à une époque, la Renaissance, si riche dans les domaines artistique, littéraire. Il est de bon ton de revendiquer un homme selon nos convictions, nos appartenances, et les commémorations s’y prêtent. Luther a voulu faire table rase de certains abus. Homme protéiforme et cependant constant. Regardons le tableau de Lucas Cranach l’ancien: bien qu’étant vieilli, le visage est énergique. Film fort intéressant sur le plan des costumes, des mouvements de foule, et des caractères des protagonistes. »

Aline Rivière

Le film fut suivi d’un débat animé par Pascal Lefebvre, théologien et pasteur sur les paroisses de Tonneins et de Marmande ; Il mit en avant la personnalité de Luther ainsi que le contexte social, politique et religieux de son époque (bien traduits dans le film) et termina cette soirée par une citation au sujet de Luther, inspirée par P. Maury :

Contrairement à ce qu’on pense en général et à ce qu’enseignent les livres d’histoire scolaire, ce n’est pas seulement dans la décadence de l’Église médiévale ou le scandale de la vente des Indulgences qu’il faut trouver la racine de la Réforme, mais dans la crise intérieure d’un homme, Martin Luther.

« Son drame n’est pas le drame d’un réformateur, mais celui d’une conscience prophétique. Il faut chercher dans des angoisses purement spirituelles et personnelles l’origine de ses découvertes et de son action » (P. Maury).

En lutte avec sa conscience et avec son Dieu, Frère Martin n’imaginait aucunement que cela le mènerait à devenir un jour le Luther de la Réforme. Il a vécu avec une grande densité intérieure l’angoisse de la perdition, puis la libération du salut par la grâce.

S’il a été projeté sur l’avant de la scène, s’il est devenu cette figure unique de l’histoire de l’Église, c’est qu’il n’a pas pu supporter que reste captive cette vérité qui l’avait fait naître à la vie.

Il en est devenu le témoin pour tout un peuple, le chantre de la grâce. Il a trouvé des accents si personnels pour la célébrer que les gens les plus simples l’ont senti trés près d’eux, ont vibré avec lui et l’ont suivi.

Aujourd’hui encore, nous pouvons faire l’expérience d’un Evangile libérateur, qui ouvre et élargit notre conscience ! (Cité par P Lefebvre)